«Nous sommes dans une phase d’aggravation de la circulation du virus depuis les dernières semaines, qui met en tension notre système de santé», a souligné Olivier Véran hier lors de son point de situation hebdomadaire, depuis l’hôpital Bichat à Paris.
Le ministre de la Santé a pointé une amplification de l’épidémie dans cinq métropoles : Lille, Lyon, Grenoble, Toulouse, Saint-Etienne. «Nous avons indiqué à l’ensemble des maires que si les mesures prises la semaine dernière ne produisent pas suffisamment d’effets sur la situation épidémique, nous pourrions être conduits à placer ces territoires en zone d’alerte maximale la semaine prochaine», a averti le ministre de la Santé. Point positif, un «début d’embellie» est observé à Bordeaux, Nice et Marseille.
En revanche, «une dégradation s’est accélérée sur Paris et la petite couronne. Dans les dernières 24 heures, Paris a franchi les trois seuils qui peuvent correspondre à la zone dite d’alerte maximale : le taux d’incidence population générale a dépassé les 250 cas pour 100 000 puisqu’il est à 263, l’incidence sur les publics fragiles est à 105 pour 100 000». Dès lors, la capitale pourrait être placée en alerte maximale dès lundi matin, après un bilan dimanche soir «pour prendre les mesures qui s’imposent avec Anne Hidalgo». Ceci se traduira par une «baisse des interactions sociales» impliquant qu’il n’y ait «plus de fêtes de famille, de soirée» et la «fermeture totale des bars». Le sort des restaurants n’a pas été tranché, alors que les propositions de la profession seront examinées dans les prochains jours.
Concernant le dépistage, Olivier Véran a défendu la stratégie du gouvernement, soulignant qu’1 million de tests sont réalisés chaque semaine, dont 60% concernent des patients asymptomatiques. A propos des délais d’attente, «la situation n’est pas encore parfaite, mais nous travaillons afin d’améliorer encore ces délais», a-t-il défendu soulignant que dans 75% des cas le résultat était rendu en moins de 48 heures.
Par ailleurs, le locataire de l’avenue de Ségur a annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif pour les arrêts de travail des cas contact, ayant été appelés par l’Assurance maladie. Ceux ne pouvant pas télétravailler pourront eux-mêmes faire une demande d’arrêt de travail sur declare.ameli.fr à partir de demain. Le dispositif «garantira qu’aucun jour de carence ne sera appliqué à la personne concernée». L’Assurance maladie s’assurera ensuite que la personne est bien un contact à risque.