Comme chaque année, ESE présente les données sur l’assiette des contributions encaissées par le Fonds de la Complémentaire santé solidaire*.
Plus que jamais, l’analyse des chiffres ne peut suffire. Le temps est aussi à la réflexion sur leur position dans le paysage sanitaire, notamment dans la période que nous venons de subir. Moment durant lequel nous avons été inondés de prises de parole des acteurs de la santé dans les médias. Celle des OC s’est faite, quant à elle, plus discrète. Non pas qu’ils n’aient pas agi, nous avions récemment fait remonter les différentes initiatives qu’ils ont prises**, mais furent-elles à la hauteur de l’événement ? La capacité à agir de ces groupes, qu’elle soit financière ou organisationnelle, est réelle, alors, pourquoi ce sentiment de retrait ?
Il faut le reconnaître, Etat, Assurance-Maladie et professionnels de santé ne les ont guère associés à l’action publique et sociale. Simple oubli devant l’urgence de la situation ? Volonté d’une réponse 100 % publique ? Nous laisserons chacun trouver la réponse à cette interrogation. Entre-temps, une réalité s’impose : la crise sociale et financière est là et elle touchera l’ensemble de la société française, à commencer par les populations les plus fragiles. Cette période imposera des mutations profondes. Les pouvoirs publics y répondront, mais ils ne pourront pas tout, tant l’ampleur des défis auxquels nous devons faire face s’annonce colossale.
Alors, pour les OC, qu’en sera-t-il ?
« Business as usual » ou opportunité d’agir différemment au moment où la société en a le plus besoin ? Car, n’oublions pas qu’en sus de la réalité post-Covid-19 les problématiques liées à la perte d’autonomie, à l’accès aux soins primaires dans les déserts médicaux, aux limites de nos politiques de prévention et à l’accès aux structures de la petite enfance n’ont pas disparu en trois mois de confinement, au contraire.
N’y a-t-il pas dans ces thèmes une attente particulière de nos concitoyens ? Pour y répondre et en être à la hauteur, le challenge portera sur la transformation des organismes. Les OC doivent à la fois dépasser leur fonction d’assureurs et s’affranchir de ce rôle de « complémentaires » qui, d’une certaine manière, limite leurs potentiels d’action pour réinvestir dans des territoires, tels que l’économie sociale, où leurs interventions sont à la fois légitimes et nécessaires. Alors, au boulot !