Avec les dépenses publiques d’assurance vieillesse en tête, la France consacre 31,5% de son PIB aux dépenses publiques sociales. Panorama des efforts de solidarité dans les pays de l’OCDE.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France est en tête des dépenses sociales publiques. Avec 31,5% du PIB, notre pays consacre la plus grande part de ses ressources à la redistribution : pensions de retraite, prestations maladie, prestations familiales, indemnités chômage…. Elle se situe ainsi plus de 10 point au dessus de la moyenne des 34 pays membre de l’organisation dédiée à l’économie de marché. Et se place juste devant la Finlande, la Belgique, l’Italie et le Danemark. Dans le classement de la solidarité sociale publique, l’Allemagne se classe à la 9ème place avec 25,3 % du PIB avant le Royaume-Uni (21,5% du PIB). En bas du tableau, la Turquie affiche 13,5% avant des pays moins développés tels le Chili (11,2%) et le Mexique (7,2%).
Au palmarès des dépenses sociales publiques, la France n’a pas toujours été en tête de classement. En1990, la palme revenait à la Suède avec 27,2% du PIB, un ratio resté quasi stable depuis. Sur le podium de la solidarité, la deuxième place revenait alors à la Belgique (24,4%) avant la France, avec 23,9% du PIB juste devant les Pays-Bas (23,9%) et bien au dessus de la moyenne OCDE, alors fixée à 17%.
Depuis vingt cinq ans, les dépenses de solidarité retraite, maladie ou chômage ont augmenté dans tous les pays membres de l’OCDE à quelques rares exceptions. Seuls les Pays-Bas, l’Irlande, Israël et la Nouvelle-Zélande ont diminué la part de leurs dépenses sociales. Mais si l’évolution de ces dépenses a longtemps augmenté chaque année, la crise de 2008 a provoqué un ralentissement dans certains pays. « Pour des raisons budgétaires, la Grèce, l’Irlande, l’Angleterre et la Hongrie ont raboté une partie de ces dépenses publiques sociales, précise Maxime Ladaique, responsable de l’information statistique à la division des politiques sociales de l’OCDE.La Grèce a notamment compressé ses dépenses de retraite. Mais la France a également freiné l’évolution de ses dépenses de santé et réformé son système de retraite pour améliorer la maitrise de ces budgets. » Face à l’évolution de ces dépenses, les plus fortes progressions concernent les régimes de retraite, sauf en Pologne et en Estonie. Une tendance qui s’explique notamment par l’allongement de l’espérance de vie, un nombre toujours plus grand de retraités et l’arrivée en fin de carrière de femmes, dont les emplois et les salaires ont été bien meilleurs que ceux de leurs aînées. Pour Maxime Ladaique, l’augmentation de l’espérance de vie des Français – 5ème place dans les pays de l’OCDE – impacte également les dépenses de santé : « Si les plus de 65 ans représentent 20% de la population, ils représentent aussi 40% des dépenses de santé. »
Sur ces dépenses sociales de ses pays membres, l’OCDE distingue bien la dépense publique des régimes privés. En prenant en compte les complémentaires santé et les crédits d’impôt et taxation des allocations, la France reste à la première place de l’effort de redistribution des richesses. Mais alors qu’ils étaient au 24ème rang pour les dépenses publiques, les Etats-Unis arrive au deuxième rang sous le poids de l’assurance privée en santé et des aides fiscales. Sur la répartition des dépenses publiques sociales des pays membres de l’OCDE, les retraites concernent le premier poste avec 8% du PIB avant la santé qui concerne 6%, la famille avec 2,1, l’invalidité avec 2,1 % également puis les dépenses de chômage qui représentent en moyenne 1,5% du PIB.