Après les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, plusieurs organisations ont appelé à voter contre Marine Le Pen, le 24 avril prochain.
Dans une déclaration, la Mutualité Française appelle à «faire le choix des valeurs de la République en votant pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle».
La FNMF souligne que «le modèle de société incarné par l’extrême droite est en opposition avec le mutualisme et avec (son) ambition émancipatrice de contribuer à construire une société plus juste, laïque et humaine».
«Par-delà les discours aux accents tempérés, le projet politique de l’extrême-droite reste le même. Les propositions sociales fondées sur un principe de préférence nationale sont incompatibles avec les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité. La mise en application de ces propositions affaiblirait la protection sociale solidaire, patrimoine de ceux qui n’en ont pas, au détriment des plus fragiles, qui en seraient donc les premières victimes» rappelle-t-elle.
Et de conclure : «Toutefois, pour la troisième fois en vingt ans, l’extrême droite accède au second tour de l’élection présidentielle en France. Cet état de fait atteste notamment d’une désespérance sociale vis-à-vis de l’augmentation des inégalités, du recul des services publics dans les territoires et d’une défiance à l’égard de l’action publique, questionnée quant à son sens, son utilité et son efficacité. Le prochain gouvernement devra prioritairement y apporter réponse pour retisser le lien de confiance et lutter contre le renoncement démocratique».
Dans un communiqué, la CFDT a demandé dès dimanche soir «à toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et aux valeurs de la République -liberté, égalité, fraternité- de se mobiliser dimanche 24 avril pour battre la candidate du Rassemblement national en votant pour Emmanuel Macron». Toutefois, la centrale précise que «cet appel ne vaut ni approbation du bilan du président sortant ni adhésion à son programme». Rappelant le contexte de guerre en Ukraine et les précédents d’élections de «leaders populistes ou extrémistes» aux Etats-Unis avec Donald Trup, au Brésil avec Jair Bolsonaro, en Hongrie avec Viktor Orban, la CFDT souligne la nécessité pour notre pays «face à des périls inédits» de «se ressouder, de faire appel à l’intelligence collective, de mobiliser toute la société civile, associations et partenaires sociaux autour de politiques publiques qui permettent de construire une société plus juste, respectueuse de l’environnement et ouverte au dialogue».
De son côté, le secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure a déclaré sur twitter : «L’Unsa a dit qu’au premier comme au second tour il fallait voter, s’écarter de l’extrême droite et choisir les candidats les plus républicains. Donc le 24, ni abstention, ni Le Pen, ni blanc, ni nul. La République maintenue permettra les combats sociaux et nous les mènerons».
La CGT «porte une histoire de luttes contre l’extrême droite et des valeurs universelles de solidarité, de fraternité, d’égalité entre les salariés, par-delà leur statut, leur origine, leur nationalité, leurs opinions philosophiques ou religieuses», souligne un communiqué de la centrale de Montreuil. Et de poursuivre : «La CGT n’est pas propriétaire des voix de ses syndiqué.e.s. Notre organisation est indépendante mais pas neutre, elle porte une histoire et des valeurs collectives opposées de celles de l’extrême droite. Pas une voix du monde du travail pour l’extrême droite, elle doit être combattue partout». La confédération épingle toutefois l’action du président sortant et du gouvernement : «Il est de notre responsabilité de dire que la politique de régression sociale, en soutien permanent du patronat, menée durant ce quinquennat comme ceux qui l’ont précédé, porte en conscience la responsabilité de la montée de l’extrême droite».
Même son de cloche chez ATD Quart Monde qui «appelle à un vote de refus de l’extrême droite» mais précise également que «cet appel n’est pas une approbation du bilan du président sortant ou une adhésion à son programme». Et d’ajouter : «se mobiliser contre l’extrême droite, c’est d’abord œuvrer pour un futur désirable, un projet qui donne à espérer et nous rassemble au lieu de nous diviser».
La Fédération des mutuelles de France appelle également «à faire battre massivement Le Pen au second tour de l’élection présidentielle en votant Macron». Tout en précisant que «ce vote ne constitue en rien une approbation du projet du candidat néolibéral, par ailleurs rejeté par 7 électeurs sur 10 dimanche dernier».
La Fondation Abbé Pierre souligne, quant à elle, que «si elle a toujours été une organisation non partisane et qu’elle entend le demeurer, elle constate néanmoins que les valeurs sur lesquelles elle base son action sont aujourd’hui en danger». Elle appelle dès lors les électeurs à «aller voter contre Marine Le Pen» le 24 avril prochain, ajoutant que «cet appel ne vaut, ni ne vaudra, blanc-seing», pour le futur président de la République.