Dans sa dernière édition de «France, portrait social» (lien), l’Insee se penche sur les effets du premier confinement et de la crise sanitaire sur les inégalités sociales, territoriales ou entre les femmes et les hommes, «qui ont été mises en lumière, voire renforcées, avec la crise sanitaire, économique et sociale entraînée par l’épidémie de Covid-19».
Premier constat rappelé : la Seine-Saint-Denis, département métropolitain avec le plus fort taux de pauvreté, se caractérise par le plus fort excédent de mortalité en mars-avril 2020 (+ 123 %). Le risque de développer une forme grave de Covid apparaît ainsi supérieur chez les plus modestes. Ouvriers et employés ont fréquemment continué à se rendre au travail à l’extérieur, les personnes les plus précaires vivent plus souvent dans des communes denses et des logements surpeuplés. Elles souffrent également plus souvent d’obésité ou de maladie pouvant entrainer une forme grave de coronavirus.
L’institut rappelle aussi que les pertes d’emplois ont d’abord touché les plus précaires. Sur les 715 000 emplois détruits au premier semestre, l’intérim a été le premier visé. Les craintes pour l’avenir sont plus fortes chez les plus modestes. Fin avril dernier, un quart de la population pensait rencontrer dans les 12 mois des difficultés pour payer leur loyer, leur crédit immobilier ou leurs charges. Chez les moins aisés, cette proportion grimpe à quatre sur dix.
L’Insee souligne également d’autres inégalités exacerbées pendant cette période. Sont notamment citées la taille insuffisante du logement (pour les ménages vivant dans les grandes agglomérations, ceux ayant des enfants de moins de 10 ans et les plus modestes) et la situation familiale. «Les personnes seules ont moins bien vécu le confinement, de même que les familles monoparentales et les ménages complexes». Enfin, 43 % des mères ont passé plus de six heures quotidiennes à s’occupe de leurs enfants en mai dernier, contre 30 % des pères.
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