La nouvelle formule du Levothyrox n’a pas provoqué de « problèmes de santé graves« , souligne l’ANSM dans son rapport final, publié jeudi et conduit à partir d’une étude menée sur plus de 2 millions de patient.
Les résultats de cette étude de pharmaco-épidémiologie, annoncée en décembre 2018 par le ministère de la Santé, ont permis d’analyser le nombre de décès, d’hospitalisations et d’arrêts de travail d’au moins 7 jours, ainsi que la consommation de médicaments entre avril et juin 2017 (à l’arrivée de la nouvelle formule) en les comparant à la période d’avril à juin 2016.
Si cette enquête ne met pas en évidence de problème de santé grave comme les décès ou l’hospitalisation, ni de hausse consommation de médicaments destinés à traiter les symptômes déclarés, elle note toutefois une « nette augmentation des consultations« , équivalent à 360 000 visites supplémentaires chez un généraliste ou endocrinologue pour l’ensemble de la population traitée en France (3 millions d’individus en tout).
Gérard Bapt, député honoraire, pointe une « étude conçue pour conforter la thèse officielle selon laquelle il n’y a « pas d’argument en faveur d’un risque augmenté de problèmes de santé graves au cours des mois suivant le transfert»« . Il relève en outre qu’elle a été rendue sans débat contradictoire et souligne de« nombreux biais ». Le principal porte sur la durée réelle de la consommation de la nouvelle formule. « Les dizaines de milliers de patients s’étant fournis en Levothyrox ancienne formule à l’étranger n’ont pas été pris en compte, échappant ainsi aux effets indésirables et aux complications dont la liste a été fournie par le Centre Régional de Pharmacovigilance de Rennes », relève l’ancien président de la mission d’information sur le Médiator.