dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Sur l’Europe, nous faisons nôtre la maxime du grand Jaurès « qu’un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup y ramène ». Quitte à pratiquer le rebrousse-poil dans le contexte présent. Le débat électoral sur le scrutin européen du 9 juin donne une image assez pitoyable du principal pays fondateur.

Les divagations programmatiques et idéologiques des uns et des autres suscitent ennui, voire colère. Notre classe politique se complaît trop dans un déversoir démagogique attribuant, pour ses défauts évidemment, des compétences à l’Union dont elle est cependant dépourvue. Et veut même faire croire qu’un souverainisme économique national serait le Graal de notre avenir. Faut-il rappeler, tel un disque rayé, que l’UE n’est ni un État ni une fédération d’États. Et qu’elle ne saurait le devenir. Contrairement aux idées reçues, la plupart des actes de nos vies courantes ressortent toujours des responsabilités de nos élus et gouvernements nationaux.

On exige de Bruxelles des postures d’unité et de projets que nous sommes incapables de produire à l’échelle nationale. Attribuer le rôle de méchant, « d’empêcheur de tourner en rond », à l’Europe méconnaît donc le réel. De surcroît, il s’agit d’une tactique fumeuse et récurrente de défausse des politiques pour masquer leurs errements. Hélas, nos médias leur emboîtent le pas en négligeant continuellement leur mission d’information pour saturer l’espace public de querelles subalternes avec des leaders de second rang ! Bref, le débat européen français n’est pas à la hauteur !
Au final, beaucoup de fantasmes. Certes, l’Europe par-delà les idéaux, son utopie fondatrice, reste difficile à expliquer pour peu que l’on se plonge dans les détails. Rien n’est parfait à Bruxelles. La tentation normative et bureaucratique, de nature assez « gauloise » au demeurant tant notre influence d’origine fut prégnante, doit être tempérée.

L’Europe est en danger. Des forces destructrices sont à l’œuvre. L’enjeu national et géopolitique est là. La seule réponse sérieuse est davantage d’union dans la clarté des engagements de certains pays membres, quitte à recentrer nos priorités sur l’essentiel de notre raison d’être : une terre sécurisée de paix et de prospérité partagée. Voilà pourquoi le rendez-vous du 9 juin est important.

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