Depuis 2003, Santé publique France a mis en place, en collaboration avec l’Inspection médicale du travail, un système unique de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP), appuyée sur l’expertise des médecins du travail. De nouveaux résultats portant sur 2012-2018 viennent d’être publiés par l’agence nationale de santé publique.
Le taux de signalement des MCP – c’est-à-dire susceptibles d’être d’origine professionnelle mais non reconnues en maladie professionnelle par un régime de Sécurité sociale – augmente, il passe de 4,9 % en 2007 à 7,1 % chez les hommes en 2018, et de 6,2 % à 11,4 % chez les femmes. La souffrance psychique et les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont les plus fréquemment signalés.
La prévalence des TMS augmente à partir de 2015. Elle est fortement corrélée à l’âge et les femmes sont également plus concernées que les hommes (2,8 à 4,4 % selon l’année). Ces affections sont aussi plus fréquentes chez les ouvriers, étant liées dans 80% des cas à des «facteurs biomécaniques» (mouvements répétitifs, posture, travail avec force).
La souffrance psychique augmente progressivement entre 2007 et 2018, en particulier chez les femmes. Chez ces dernières, les 35-44 ans sont les plus exposées, contre les 45-54 an pour les hommes. «Les facteurs organisationnels, relationnels et éthiques représentaient 99 % des agents incriminés, et près de la moitié d’entre eux relevaient de l’organisation fonctionnelle du travail», relève Santé publique France.
L’agence revient également sur la sous-déclaration des maladies professionnelles indemnisables. «Pour les maladies qui relèvent d’un tableau de MP, une grande majorité ne sont pas déclarées en tant que telles, principalement en raison de la méconnaissance de la procédure par le salarié avant la consultation avec le médecin du travail et d’un bilan diagnostique insuffisant» souligne-t-elle. En 2018, les trois quarts des TMS correspondant à un tableau de MP n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration.