« Les perturbateurs endocriniens sont, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une substance chimique d’origine naturelle ou synthétique, étrangère à l’organisme et susceptible d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien, c’est-à-dire des cellules et organes impliqués dans la production des hormones et leur action sur les cellules dites cibles. »
Dans son ouvrage, André Cicolella, chimiste toxicologue et ancien conseiller technique à l’Ineris, explore ce sujet et indique des chiffres alarmants : en 2015, 4 millions de personnes dans le monde ont été touchées par le cancer du sein ou le cancer de la prostate ; 890 000 en sont décédées. Ce sont les premiers cancers, pour chaque sexe, dans le monde. Une épidémie de l’ampleur de celle du sida ! Cette progression est souvent présentée comme la conséquence normale du vieillissement et des progrès du dépistage.
Ces explications sont tout à fait insuffisantes. La meilleure preuve est la répartition inégale de la maladie sur la planète : Martinique et Guadeloupe sont les « championnes du monde » du cancer de la prostate, où il frappe deux fois plus qu’en France métropolitaine et sept fois plus qu’au Japon. L’environnement est donc bien en cause. Les données scientifiques les plus récentes montrent le rôle majeur de la contamination chimique – par les perturbateurs endocriniens – à l’âge adulte, mais surtout in utero. Elle est aussi en cause dans les troubles de la reproduction masculins (cancer des testicules, baisse de la qualité du sperme, infertilité…). Il est donc urgent d’informer les citoyens et de mobiliser la société sur ces enjeux.
C’est le sens de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens », proposée par le Réseau Environnement Santé. Le message est clair : il n’y a pas de fatalité !
Editions Les Petits Matins, 10 €,
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