La délégation aux droits des femmes du Palais du Luxembourg a planché sur la santé des femmes au travail au cours du premier semestre (TMS, cancers professionnels, charge mentale, violences sexistes, politiques de prévention…).
Le rapport «Santé des femmes au travail : des maux invisibles», rédigé par Laurence Cohen (PCF), Annick Jacquemet (UC), Marie-Pierre Richer (rattachée LR) et Laurence Rossignol (PS), a été adopté mardi dernier. Ces travaux dressent un constat alarmant : plus de 60% des personnes atteintes de TMS sont des femmes, trois fois plus de signalement de souffrance psychique sont constatés pour ces dernières, 20% ont subi au moins un fait de violence au travail (agression, harcèlement, …), dans l’année écoulée.
Les auteures établissent un panorama des risques professionnels auxquels les travailleuses sont exposées, en mettant en lumière quatre secteurs majoritairement féminins : le care, le nettoyage, la grande distribution et les métiers de représentation, comme les mannequinat ou les hôtesses d’accueil. Pour les métiers du soins, le risque de cancer du sein s’accroît de 26 % en cas de travail de nuit, et concernant le nettoyage 7 agents cancérigènes sont présents dans les produits couramment utilisés.
Le rapport interroge également le rôle assigné aux femmes dans l’emploi et l’impact de leurs conditions de travail sur leur santé.Les sénatrices regrettent en particulier le manque d’approche genrée qui induit une insuffisance de la prévention en direction des femmes, «d’autant plus marquée avec une médecine et une inspection du travail sinistrées». La délégation estime ainsi que le manque de reconnaissance de la charge physique et mentale du travail des femmes conduit à des «impensés féminins dans la conception et la mise en œuvre des politiques de santé au travail». Elle appelle également à «mieux prendre en compte la santé sexuelle et reproductive au travail, en particulier les pathologies menstruelles incapacitantes et les symptômes ménopausique».