Pour ce dernier éditorial de l’année, nous n’évoquerons pas la crise des gilets jaunes. Comme beaucoup, nous saturons.
Relatons plutôt notre séminaire danois de la semaine dernière. Bien sûr, comparaison n’est pas toujours raison. Mais quand même. Durant trois jours, nous rencontrâmes des médecins généralistes libéraux plutôt satisfaits de leur sort, leurs collègues hospitaliers également, tout comme les gestionnaires d’établissement astreints parfois à des acrobaties budgétaires (pas d’augmentation de moyens, d’où l’impératif de gains de productivité supplémentaires) et, pour ne pas tomber dans la litote agaçante, des responsables ministériels et du portail national numérique – l’Ameli danois – fort sympathiques, dont l’humilité scientifique est aussi sûre que leur réussite économique, technologique et sociale. Bref, beaucoup d’acteurs dont les principales qualités sont le pragmatisme et le respect des autres. Sages Danois éduqués selon les préceptes du protestantisme.
Que voulez-vous, au Danemark, les professionnels de santé se parlent. C’est même une règle de vie.
Les libéraux parlent aux hospitaliers et vice versa. Plus encore, ils s’unissent pour prendre en charge efficacement les soins et les urgences hospitalières selon une méthodologie assez spectaculaire pour ce dernier aspect. Côté infirmiers, c’est presque la panacée. Leur rôle est majeur dans la prise en charge des soins et des urgences. On trouve même des infirmières générales, diplômées en management, qui dirigent des hôpitaux et pas les plus petits… On croit rêver !
La santé numérique imprègne les pratiques et les procédures. D’où un gain de temps médical, quasi pas de paperasse. Tout est fluide et optimisé.
Le Danemark a réduit le nombre de ses communes. Il engage un immense chantier de modernisation, de construction et de réduction de ses régions
et de ses hôpitaux. La réforme est donc importante. Le pays entend anticiper les rendez-vous difficiles que sont le vieillissement de la population et la croissance des pathologies chroniques.
Evidemment, tout n’est pas parfait là-haut. Les divergences et les conflits d’intérêt existent comme ailleurs. Mais il est d’autres manières de les traiter que de susciter des climats d’affrontement permanent « à la française ».
ESE prend ses quartiers d’hiver et vous retrouve le 11 janvier 2019.