Selon un nouveau rapport publié par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’Unicef, le nombre d’enfants privés d’accès à la protection sociale augmente chaque année.
Entre 2016 et 2020, 50 millions d’enfants supplémentaires âgés de 0 à 15 ans ont été privés de mesures de protection sociale, plus particulièrement des prestations à l’enfance (en espèces ou en crédits d’impôt), ce qui porte à 1,46 milliard le nombre total de moins de 15 ans concernés dans le monde.
Sur cette période, les taux de couverture des prestations à l’enfance et aux familles ont baissé ou stagné dans toutes les régions. En Amérique latine et dans les Caraïbes, le repli est net, d’environ 51 % à 42 %. En Afrique, région où la couverture reste la plus faible, ce taux est passé de 12,8 % à 12,6 %. En Asie et dans le Pacifique, il reste plus ou moins le même et s’élève actuellement à 18%.
Environ 356 millions d’enfants vivent dans une situation d’extrême pauvreté, et un milliard dans une «pauvreté multidimensionnelle», c’est-à-dire sans accès à l’éducation, à la santé, au logement, à la nutrition, à l’assainissement ou à l’eau. Leur nombre a augmenté de 15% pendant la pandémie, «annulant les progrès précédemment réalisés pour réduire la pauvreté touchant les enfants et renforçant le besoin urgent de protection sociale», soulignent les deux organisations.
Pour Natalia Winder-Rosse, directrice de la politique sociale et de la protection sociale à l’Unicef, les prestations universelles à l’enfance «peuvent constituer une bouée de sauvetage» face aux difficultés économiques grandissantes, à l’insécurité alimentaire, à des conflits et aux catastrophes liées au climat. «Il est urgent de renforcer et d’étendre les mécanismes de protection sociale ainsi que d’investir dans des systèmes capables de répondre aux chocs et favorables aux enfants, afin de protéger ces derniers de la pauvreté et d’améliorer la résilience au sein des foyers les plus vulnérables», ajoute-t-elle.