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Trois ans après le lancement de la Stratégie Pauvreté par Emmanuel Macron, la délégation interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté vient de rendre un rapport d’étape . Retour sur ses principaux enseignements.

Dotée d’un financement de 13 Mds € de 2019 à 2022, cette feuille de route est donc portée par plusieurs ministres et mise en œuvre au niveau territorial par 18 commissaires à la lutte contre la pauvreté, placés auprès des préfets de région. Les collectivités sont également fortement mobilisées.

Parmi les priorités : « la lutte contre les inégalités sociales dès le plus jeune âge ». Dans ce cadre, 8 927 places de crèches ont été créées depuis 2018, dont 570 en quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) et 917 en zone de revitalisation rurale (ZRR). Fin 2020, 144 crèches se sont engagées dans la démarche AVIP (crèches à vocation d’insertion professionnelle), contre 42 en 2018. La CNAF a adopté en février dernier un Plan rebond doté de 300 Ms € ciblant notamment les territoires les plus fragiles et mettant à disposition un soutien technique en ingénierie. A noter également, les petits déjeuners gratuits à l’école (100 000 élèves en ont bénéficié en 2020/2021 et 300 000 devraient être concernés cette année) et les cantines à 1 € (près de 2,5 millions de repas à servis dans les cantines des petites communes rurales).

Autre grand axe de cette stratégie « soutenir les jeunes et leur garantir un parcours de formation ». Les points accueil écoute jeunes (PAEJ) ont notamment été renforcés avec 201 structures financées en 2019. Et une obligation de formation des 16-18 ans s’applique depuis la rentrée 2020 pour lutter contre le décrochage scolaire. Le rapport montre en outre une «nette» montée en charge de la garantie jeunes, accompagnant les 16-25 ans sans formation ni emploi. Près de 100 000 d’entre eux ont bénéficié du dispositif entre 2019 et 2020, l’objectif est de 200 000 pour cette année.

Cette stratégie vise également à « mieux accompagner vers l’activité pour sortir de la pauvreté ». « L’ensemble des partenaires de la Stratégie Pauvreté partage la conviction que l’accès à l’emploi constitue, lorsque cela est possible, la meilleure garantie d’une sortie durable de la pauvreté », relève la délégation interministérielle. En 2018, le délai moyen d’orientation des allocataires du RSA vers un accompagnement social, professionnel ou socio-professionnel était de 95 jours. En 2020, près de la moitié des nouveaux bénéficiaires étaient orientés en moins d’un mois (contre 45% en 2019), et 27 % d’entre eux ont signé un contrat d’engagements réciproques en 2020 contre 40 % en 2019.

Pour renforcer l’accès au droit, l’accent a été mis sur l’accueil social et la lutte le non-recours. Grâce aux techniques de Data-mining, 45 000 allocataires des Caf ont été contactés entre janvier et août 2020 permettant plus de 3 150 ouvertures de droit à la prime d’activité.

En matière de santé, est notamment rappelée la mise en place de la complémentaire santé solidaire (CSS) en novembre 2019. Etape supplémentaire pour favoriser l’accès à cette couverture, les allocataires du RSA bénéficieront automatiquement de la CSS à partir du 1er janvier 2022 (PLFSS 2022). Par ailleurs, plus de 160 Ms € ont été consacrés à la réduction des inégalités de santé dans le cadre du Ségur et des assises de la santé mentale. « Ils financent des modes de prise en charge innovants, basés sur l’ “aller-vers”, l’accompagnement à la fois sanitaire, social et psychologique des personnes, menés en concertation avec l’ensemble des acteurs », souligne la délégation.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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