dans POLITIQUE DE SANTÉ

Une récente note de la Fondation Jean Jaurès revient sur les raisons et les enjeux attachés à la hausse de l’absentéisme du travail.

Les deux auteurs, Romains Bendavid, directeur Pôle Corporate & Work Experience à l’Ifop, et Sabeiha Bouchakour, directrice Prévention et Qualité de Vie au Travail chez Diot-Siaci s’appuient sur le dernier baromètre du groupe de conseil et de courtage d’assurances consacré à cette thématique.

En 2022, le virus du Covid-19 «préempte encore une part importante des absences». Ainsi, 43% des salariés arrêtés l’année dernière invoquent une ou plusieurs contaminations, soit 12 points de plus par rapport à 2021. En dehors du coronavirus, les causes «demeurent plurielles et pour la plupart en hausse». Parmi les salariés arrêtés, 39% mentionnent des maladies ordinaires ou saisonnières (+6 points en un an) et 32% soulignent une «grande fatigue». Les motifs liés directement à l’exercice du travail affichent également une hausse : troubles musculosquelettiques (19%, +4 points), risques psycho-sociaux (17%, +3 points) et accidents du travail (13%, +1 point).

Entre 2019 et 2022, l’absentéisme a le plus augmenté chez les ouvriers (+30,9%) et les employés administratifs (+27,1%), puis pour les professions intermédiaires (+ 15,4%) et les cadres (+8,6%). Comme en 2021, les secteurs du commerce et de la santé sont les plus exposés avec des taux d’absence de respectivement 7,11 et 8,68% (contre 5,64% à l’échelle globale). Le taux d’absentéisme lié aux arrêts compris entre 4 et 9 jours a également plus que doublé, passant de 0,44% à 0,92%. Les experts se penche également sur l’«absentéisme de complaisance», or seuls 2% des salariés admettent avoir sollicité un arrêt pour «convenance personnelle» ou pour des congés refusés. A l’inverse, 57% des salariés n’ayant pas été absents déclarent avoir continué à travailler tout étant malades (soit 32% de l’ensemble des salariés).

L’absentéisme «aurait souvent pu être évité», en misant sur des actions de prévention, «spontanément plébiscitées par les salariés». Sont cités de la souplesse dans l’organisation du temps de travail (70%), une plus grande facilité à évoquer les sujets de santé au travail (70%), la prise en compte d’éventuelles alertes dont ils avaient pu faire part (68%) ou encore un dialogue plus régulier avec les managers (62%). Plus globalement, les attentes des salariés portant sur un «rôle élargi de l’entreprise» sont relevées.

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Illustration : Freepik
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