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Présentée à la Mutualité française, cette publication fait écho au précédent opus “La santé rationnée ?“, publié trente-huit ans auparavant.

Dans ce livre, les auteurs insistent sur ce sujet de la régulation du système de santé par le rationnement. « La raison en est simple : comme, en France, 92 % du coût des soins médicaux ne sont pas supportés par le patient au moment de ses soins, puisqu’ils sont presque toujours gratuits, la demande du patient est potentiellement infinie, elle doit donc être régulée. Si elle ne peut pas l’être par des mécanismes de marché, l’Etat est contraint de contrôler de façon autoritaire le montant et/ou les quantités de ressources financières, de biens ou de services affectés aux soins médicaux. La vérité est donc qu’il rationne, même si l’euphémisme utilisé est de dire qu’il régule. » Tout ou presque est rationné. Jean de Kervasdoué, professeur émérite du Cnam, et Didier Bazzocchi, dirigeant au sein d’un grand groupe français d’assurances mutuelles, traitent de l’accès et de la répartition des biens rares en économie.

Une remarque en direction des auteurs : toute politique de santé rationne. Lorsqu’elle est « publique », elle s’opère par les prix accordés ou les quantités ou par leur combinaison globale, un budget (en l’occurrence l’Ondam en France). Lorsque le privé prévaut sur le système, le rationnement existe aussi, par définition, mais là il s’opère par le prix, le non-accès à la qualité et donc par les inégalités. Ultime mise au point : la France, avec 12 % de PIB consacrés à la santé, est le 2e ou 3e pays au monde dans le classement… Alors, vive le rationnement à la française, même s’il faut améliorer les choses !

Editions Economica, 23 €.

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