dans PRÉVOYANCE

Alors que la crise sanitaire a fortement dégradé la santé mentale de la population, la Mutualité Française vient de publier un Observatoire dédié à ce sujet et présente 10 propositions. Cette démarche s’intègre dans la perspective des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, qui ont été décalées à la rentrée.

«Les mutuelles sont engagées de longue date et souvent précurseurs dans la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiques. C’est pourquoi, avec cet Observatoire et nos propositions, nous avons souhaité contribuer utilement au débat public sur ce sujet clé», a souligné Séverine Salgado, nouvelle directrice générale de la Mutualité Française lors d’un webinar organisé hier par la fédération. Ces organismes interviennent sur ce champ en tant que financeurs, offreurs de soins et de services (via les SSAM) et acteurs de la prévention.
Chaque année, 13 millions de personnes sont touchées par un trouble psychique. Les Français boivent plus et consomment plus de cannabis que leurs voisins. Et à 13,2 pour 100 0000 habitants, le taux de suicide apparaît également supérieur à celui des autres pays européens. La Mutualité Française fait ainsi le constat d’une prévention insuffisante.
Pourtant, les dépenses remboursées au titre des maladies psychiatriques et de la consommation de psychotropes, incluant les soins de ville (29 %), les hospitalisations (48 %) et les arrêts de travail (23 %), représentent le premier poste de dépenses par pathologie de l’AMO, 23,4 Mds € en 2018, tous régimes confondus. De plus, 40 à 60 % des personnes souffrant de troubles psychiques ne seraient pas suivies par des professionnels, la moitié des Français (47 %) évoquant le tarif comme obstacle principal à la consultation de psychologues.
La Mutualité Française formule 10 propositions visant à faire progresser la prise en charge des patients. Elle suggère en particulier d’investir dans le dépistage et la prévention des troubles. Autre levier identifié : «renforcer les compétences psychosociales de la population (gestion du stress, régulation des émotions, gestion des conflits, etc.), en développant des programmes de prévention, notamment pour les parents». Une attention particulière devra être portée aux plus précaires et aux détenus.
La fédération recommande d’organiser une gradation des soins en fonction de la sévérité des troubles du patient. La FNMF plaide également pour la mise en place d’une réflexion sur les conditions de prise en charge pérenne des consultations de psychologues impliquant pouvoirs publics, Assurance Maladie, complémentaires et professionnels concernés. Ces travaux pourront s’appuyer sur la récente initiative des Ocam visant à rembourser 4 séances, pour cette année. Enfin, une forfaitisation du reste à charge à hôpital et le plafonnement le tarif des chambres particulières sont préconisés.

Illustration : Freepik
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