A peine un mois après le lancement en grande pompe de la Complémentaire Santé solidaire, le gouvernement annonce à la surprise générale que le fonds en charge de son pilotage (l’ex fonds CMU-C) sera supprimé à horizon 2021.
Prévue dans le cadre du plan stratégique d’évolution de l’administration publique « Action Publique 2022 », cette décision de suppression du Fonds de la Complémentaire Santé solidaire en 2021 est désormais arrêtée par l’exécutif.
Ce mouvement interpelle à double niveau. D’abord, il est arbitré par un comité interministériel datant du 15 novembre soit une quinzaine de jours après le lancement officiel du dispositif de Complémentaire Santé solidaire (CSS) résultant de la fusion de la CMU-C et de l’ACS. Un projet présenté comme « majeur » face aux problématiques d’accès aux soins et de pouvoir d’achat des par Agnès Buzyn et Christelle Dubos lors de sa présentation initiale en octobre dernier.
L’autre aspect étonnant de cette décision est que le principal intéressé, à savoir les équipes de l’ex Fonds CMU-C et en premier chef sa directrice Marianne Cornu-Pauchet, n’ont appris la nouvelle que 48h avant son officialisation, selon nos informations. Donc exit d’éventuelles phases de consultation ou de concertation en amont de cet arbitrage. Pire, aucun scénario de sortie tant sur les missions relatives au pilotage de la CSS que sur le devenir des équipes n’aurait été planifié. Dans cette affaire, on imagine toutefois mal les équipes de Matignon et de l’avenue de Ségur ne pas avoir de plan B.
Les paris sont ouverts : qui suivra donc les potentiels 12 millions de bénéficiaires de la CSS à partir de 2021 ? la Cnam ? retour vers les Ocam ? création d’une structure ad-hoc ?
Du côté des usagers, France Assos Santé et l’Unaf se sont dits « préoccupés » par cette annonce prenant tout le monde de court.