dans POLITIQUE DE SANTÉ
La commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise, dont le député LR Eric Ciotti est rapporteur, a adopté hier matin son rapport. Dénonçant un bilan «partial et partiel» les élus de la majorité n’ont pas pris part au vote.
Cette conclusion intervient au terme de 6 mois de travaux et d’une soixantaine d’auditions. Les auteurs déplorent «une succession d’impréparations» et un «désarmement de l’Etat face à une telle crise sanitaire». Parmi les failles, la réduction des stocks stratégiques, à commencer par les masques, qui «semble s’être opérée dans l’indifférence ou l’ignorance du pouvoir politique, qu’il s’agisse des ministres de la santé ou de leurs cabinets et, en tout état de cause, n’a jamais été portée dans le débat public».
Le rapport étrille également «l’organisation nationale et territoriale» de la gestion de la crise. En cause notamment, les lourdeurs bureaucratiques et administratives. Est en particulier évoquée la gestion des tests et des frontières. Au niveau national, l’absence de pilotage unifié et la multiplication des instances décisionnelles et consultatives «ont entrainé confusion et perte d’efficacité». A l’échelle locale, la commission estime que les limites «inhérentes aux ARS» ont été révélées notamment leur déconnection «de leur environnement territorial».
Enfin, l’«hospitalo-centrisme» de la réponse médicale apportée à la crise «a contribué à aggraver des tensions déjà exacerbées par l’affaiblissement structurel du système de santé».
Une trentaine de recommandations et propositions sont formulées pour «contribuer à une meilleure appréhension, à l’avenir, des crises sanitaires d’ampleur». Parmi les pistes évoquées, la création d’un ministère délégué, auprès du Premier ministre, à l’anticipation des crises. La commission préconise également de redéfinir la liste des produits et équipements devant figurer dans les stocks stratégiques, ainsi que de rétablir la souveraineté et l’indépendance sanitaire française. Autres suggestions, la départementalisation des agences de santé et le transfert de la compétence territoriale de la gestion des crises sanitaires aux préfets de département.

Photo : Martina Baci / Cocktail Santé
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