dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Alors que la saison 2 des négociations conventionnelles sur la médecine libérale est sur le point de se conclure, on commence à y voir plus clair sur la tournure prise par l’intrigue principale.

Demi-surprise, bien que les perspectives de redressement de comptes de la branche ne soient guère enchanteresses à terme, l’Assurance Maladie a mis « le paquet » en proposant une hausse de 13 % de la consultation de base. Un effort financier historique au regard des enveloppes allouées aux précédentes conventions. Non sans exiger au passage, un engagement accru en matière d’accès et de pertinence des soins de la part des acteurs. Irritant pour leurs représentants, mais logique pour les financeurs tant les marges de progrès en termes d’efficience des pratiques semblent considérables.

Dans ce cadre, une non-signature deviendrait difficilement audible. Pas une seconde fois et pas non plus, dans le contexte de tension générale dans lequel le secteur sanitaire s’est installé depuis près d’une décennie. Personne ne peut raisonnablement aspirer à cela. Pas plus les médecins qui sur le terrain font que les choses bougent, que les patients en attente de réponses concrètes des pouvoirs publics face à la crainte que les choses s’empirent progressivement dans les années à venir.

L’Assurance Maladie sortirait également perdante de ce cas de figure. Quel message enverrait-elle aux autres professionnels de santé de ville, infirmiers et pharmaciens en tête, qui depuis plusieurs années sont demandeurs pour participer plus largement au réarmement de notre offre de soin ? D’un côté, on donnerait plus à ceux qui ne veulent pas en faire plus et de l’autre, un peu moins à ceux qui veulent le contraire ? Un tel raisonnement est difficilement justifiable bien que nous ne soyons plus à un French Paradox près. Bref, on a beau tourner le problème dans tous les sens, il ne peut y avoir d’autre issue qu’une sortie par le haut. Le devoir d’exigence doit pousser collectivement les décideurs sur ce dossier à aller de l’avant et de mettre de fin au cycle de somnolence dans lequel notre médecine de ville s’est installée depuis bien trop longtemps.


Illustration : Vectorstock
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