S’exprimant lundi soir 13 avril, devant plus de 36 millions de Français, un record télévisuel, Emmanuel Macron a reconnu que la séquence que nous vivons « a révélé des failles ».
Si l’on veut se rassurer un tant soit peu, tous nos partenaires internationaux, et plus particulièrement européens, peuvent tirer la même conclusion. Mais aurions-nous pu être totalement préparés, suffisamment en amont, pour empêcher cette crise de survenir ? Certainement pas. Pouvons-nous mieux la gérer ? Potentiellement, oui. Sortira-t-il quelque chose de positif de cet épisode ? On se doit de l’espérer.
Nous connaissons tous le fameux dicton disant que les Français ne sont jamais aussi bons, aussi déroutants, que quand ils sont au pied du mur.
En cette période, on tendrait à lui donner raison, tant la percée du nombre d’actes de téléconsultation réalisés depuis le début de confinement et la multiplication des actions de terrain portées par les acteurs de ville décidés à travailler ensemble dans le cadre de CPTS – bien que celles-ci n’aient pas forcément « contractualisé » avec leurs ARS et CPAM de rattachement – détonnent, quand on se rappelle les débuts un peu poussifs des deux dispositifs. Les raisons de ce revirement tiennent tout autant au desserrement des étaux réglementaires et administratifs décidés par les pouvoirs publics, « j’ai vu des ratés, des lenteurs et des procédures inutiles », rappelait le président de la République, qu’à la réponse spontanée des acteurs de terrain, conscients que le climat d’urgence actuel nécessite une réponse à la fois simple et exceptionnelle : revenir aux fondamentaux, soit tout faire pour faciliter l’accès aux soins des usagers.
Nous devons essayer d’opter pour une certaine forme d’optimisme quant au devenir de ces évolutions de pratiques et d’usages.
Ce qui a été fait durant ces deux mois de confinement ne pourra être défait, même si priorité sera forcément donnée à un travail de fond pour repenser la place de l’hôpital public et de ses médecins et personnels soignants, qui ont eu un rôle exemplaire dans la gestion de cette crise sanitaire inédite.
Oui, la bascule de la médecine de ville se fera naturellement, car la situation dans laquelle nous sommes et les attentes des Français l’exigent. « La France créative » portée par le président, c’est aussi cela. Nous ne reviendrons pas en arrière sur ces avancées… et au final, tant mieux !