dans ASSURANCE MALADIE

La version 2022 du rapport Charges et Produits de l’Assurance Maladie sera présentée au conseil d’administration de la Caisse Nationale du 2 juillet prochain. Un document qui fait office de première étape dans le processus d’élaboration du futur PLFSS.

Objectif clairement affiché : préparer le contexte sanitaire et économique de l’après-Covid.

Comme de coutume, la présentation du document est articulée autour de trois axes : une première partie “diagnostic” présentant la cartographie détaillée des dépenses de santé de l’exercice 2019, une seconde autour des recommandations d’économies dans le cadre de l’élaboration de l’Ondam et enfin une troisième et dernière partie portant sur les propositions de dispositifs complémentaires pour accroître l’efficacité et l’efficience du système de soins à terme.
Sur le volet cartographie des dépenses de l’exercice 2019 (année pré-crise sanitaire), on relèvera deux choses. D’abord, une hausse d’un milliard d’euros des frais médicaux pris en charge par l’ensemble des régimes maladie par rapport à 2018 (167 Mds € en 2018 contre 166 Mds € en 2018). La prise en charge des hospitalisations ponctuelles se monte à près de 37 Mds € (contre 38 Mds € en 2018) et continue d’être le premier poste de dépenses. L’autre enseignement est le maintien du poids des pathologies et traitements chroniques (cancer, diabète, santé mentale, …) dans les dépenses globales avec près de 86 Mds de prestations remboursées, soit près de 61%. Ce périmètre concerne 24 millions d’assurés (tous régimes confondus) soit 36% de la population française.

Sur le volet « économie », l’Assurance Maladie rompt définitivement avec les plans d’économies pré-crise sanitaire qui avoisinaient les 2 Mds d’€ pour proposer une feuille de route s’affichant à 1,015 Md € pour 2021. Un montant quasi similaire à celui présenté l’an dernier (1,075). Dans le détail, la CNAM table sur 490 Ms € d’économies sur le médicament, 340 Ms € sur l’efficience des actes prescrits, 35 Ms € sur l’optimisation des modes de prise en charge. De plus, elle maintient pour 2022 son objectif de lutte contre la fraude à 150 Ms €. En parallèle de ces objectifs, le rapport annonce que l’institution va “rénover” ses modalités en matière de gestion du risque au travers de la mise en place d’un programme articulé autour de six axes : parcours de soins, organisations coordonnées, relations avec l’hôpital, services dédiés aux patients et professionnels de santé, relance des programmes de prévention et enfin, rénovation de la stratégie de lutte contre la fraude.

Enfin sur le dernier volet de ce rapport, l’Assurance Maladie continue de formuler plusieurs propositions complémentaires pour renforcer la qualité et l’efficience du système de soins avec cette année un prisme particulier autour de la santé mentale et des maladies cardio-neurovasculaires. Avec pour le premier sujet, le renforcement des expérimentations en cours en ce qui concerne l’accompagnement des populations fragiles, notamment les jeunes, en médecine de ville. Sur le second, la CNAM entend mettre en place une approche “pathologie” visant à adopter une démarche coordonnée de prise en charge chronique. Près de 5 millions de Français sont concernés par ces maladies (effectif en hausse en moyenne de 2,5% par an depuis 2015) qui représentait près de 17,9 Mds € de dépenses consacrées en 2019.

Autres sujets et propositions formulées dans ce rapport : le soutien aux professionnels de santé pour faciliter la reprise du recours aux soins en 2021, l’évolution des modes de financement et de la territorialisation des soins et de plus, l’installation d’une démarche de “co-production” des actions de prévention avec les usagers sur laquelle l’Assurance Maladie entend notamment promouvoir la santé en milieu scolaire.

A noter que vous retrouverez un retour plus détaillé sur ce rapport dans le numéro 1198 d’ESE qui paraîtra le 9 juillet prochain.

Photo: Philippe Chagnon / Cocktail Santé
Articles recommandés

Tapez votre recherche et pressez ENTREE pour la valider