La Mutualité Française tient jusqu’à aujourd’hui ses Journées de rentrée à Nancy. Son président, Thierry Beaudet, a demandé aux pouvoirs publics de ne pas « entraver » la capacité à innover des mutualistes.
C’est un président fédéral plutôt remonté qui a inauguré hier l’édition 2019 des Journées de rentrée de la Mutualité. La thématique était il faut le dire bien choisie car consacrée au rôle des mutuelles dans la transformation du système de santé.
En préambule de son discours, Thierry Beaudet a rappelé que les mutuelles ont historiquement toujours joué un rôle majeur dans l’histoire de l’innovation médicale et sociale de ce pays au travers de leurs actions et de leurs œuvres. Cette introduction, en forme de piqûre de rappel, intervient au moment où le gouvernement déploie le plan Ma Santé 2022 contenant des réformes structurantes mais « incomplètes » car les pouvoirs publics « omettent des enjeux centraux que sont la prévention et le traitement des inégalités sociales en santé. » Le risque étant pour le président de la Mutualité qu’on aboutisse à « un système à 2 vitesses. »
Sur la forme il déplore également que de manière constante, le gouvernement « omet de concerter et de s’appuyer sur les acteurs. » Il en prend pour preuve les projets retenus dans le cadre de l’application de l’article 51 (ou « zone 51, car les candidats aux expérimentations ont toute chance d’y disparaître ») de la LFSS 2018 qui sont pour les trois quarts d’entre eux issus du ministère ou de la Cnam.
En conclusion, Thierry Beaudet a indiqué à l’auditoire avoir fréquemment interpellé Agnès Buzyn sur la nécessité de ne pas « entraver la capacité à faire » des mutualistes car au travers d’une trop forte réglementation « on prive notre pays d’un potentiel considérable alors que les défis sont immenses ».