dans ASSURANCE MALADIE

Le groupement d’intérêt scientifique Epi-phare constitué par la Cnam et l’ANSM vient de publier le quatrième volet de son étude de pharmaco-épidémiologie sur la dispensation de médicaments remboursés sur ordonnance depuis le début de l’épidémie. Il porte sur une période de 6 mois, s’étalant du 16 mars, soit le début du confinement, au 13 septembre dernier.

Premier enseignement, pas de manque notable de médicaments pour les pathologies chroniques déjà traitées. En revanche un « déficit de mise en route des traitements » est observé avec un recul d’au moins 10% par rapport à l’année précédente pour les statines, le furosémide (traitement de l’insuffisance cardiaque ou rénale), les antiagrégants plaquettaires, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (utilisés contre l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque) et les anticoagulants. Le recul est moins important pour l’insuline (-2%) et les antihypertenseurs (-4%).

Certains médicaments des troubles mentaux ont vu leur consommation s’accroitre : les anxiolytiques et les hypnotiques (respectivement +1,1 million et + 480 000 de traitements délivrés ). «Cette augmentation reflète probablement l’impact psychologique important de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques», relève le rapport.

Le GIS pointe également une diminution inquiétante des délivrances de médicaments pour les pathologies lourdes et graves : la ciclosporine (immunosuppresseur utilisé dans la greffe d’organe), l’érythropoïétine (insuffisance rénale, cancer, …) et les antalgiques de niveau 2 étaient «en baisse relative». Autre «phénomène préoccupant», la chute de la consommation des produits pour les diagnostics médicaux par endoscopie ou par imagerie. Ce repli induit des «retards conséquents de prise en charge pour l’ensemble de la filière de cancérologie et de médecine de spécialité».


Illustration : Vector Stock
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