dans POLITIQUE DE SANTÉ

L’IGAS vient de rendre son bilan d’étape du déploiement des GHT instaurés par la loi Touraine. Si globalement les établissements de santé ont rapidement embrayé sur ce nouveau mode d’organisation notamment en matière de gouvernance, la montée en puissance des projets médicaux et informatiques reste encore perfectible.

Le périmètre de couverture des GHT (groupements hospitaliers de territoire), tant sur le plan géographique que populationnel, peut varier fortement d’un territoire à un autre. Toutefois pour les inspecteurs de l’IGAS, cette disparité ne fait pas problème même si elle gagnerait à être améliorée à terme. La question des instances de gouvernance suit une logique similaire : les comités stratégiques, pilotant le volet stratégique des GHT, sont bien installés s’appuyant notamment sur le collège médical. Toutefois, deux des piliers de la réforme, à savoir la mobilisation élus locaux et celle des usagers dans des comités spécifiques, trouvent « difficilement » leur place dans les gouvernances en place. Sur le volet « mutualisation des achats », le bilan est globalement positif.

Sur les projets médicaux partagés (PMP) adoptés en 2017 par chaque GHT (et validés par les ARS), si l’IGAS indique qu’ils sont globalement de qualité notamment sur les objectifs fixés en matière de gradation des soins, les résultats constatés varieraient fortement d’un groupement hospitalier à un autre deux ans après. Les inspecteurs pointent que des améliorations sont principalement à réaliser sur les volets de la HAD et de l’articulation avec la médecine de ville et le secteur médico-social.

Concernant les chantiers des systèmes d’information, un constat s’impose : la diversité dans les logiciels utilisés dans les différents établissements constituant les GHT nuit aux ambitions de convergence initialement prévues. Faute de consensus autour d’une solution commune à tous les membres d’un groupement, les interfaçages se limitent souvent à une interopérabilité entre les différents SI. Conséquence pratique, l’exemple du « dossier patient unique ».

Cet outil numérique permettant de coordonner la prise en charge d’un patient au sein d’un GHT pourrait ainsi ne pas voir le jour avant 5 à 10 ans !


Photo : Philippe Chagnon/ Cocktail Santé
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