dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Pour cette édition, nous consacrons notre événement à la direction de la Sécurité sociale. Un sujet qui peut surprendre au motif que l’on sait tout de cette DSS depuis longtemps. Mais, en est-on certain ?

Ce que nous montrons ici, c’est le poids considérable acquis par cette direction centrale ayant autant un pied au ministère des Solidarités et de la Santé qu’à Bercy. Au fil du temps, la DSS s’impose comme la boîte à outils de presque tout lorsqu’il s’agit de fabriquer le droit et de fixer le quantum économique acceptable. Au point que l’acronyme DSS incarne le pilier des arbitrages et de toute fondation. Les sommes embrassées et contrôlées, elle en fait son leitmotiv quotidien. En cela, l’importance prise par cette direction est énorme. Elle dépasse l’entendement commun.
Notre expérience prouve que peu de leaders politiques et acteurs sociaux maîtrisent l’affaire du financement de la Sécu. Il faut voir dans cette carence désespérante une posture idéologique de rejet du principe de la maîtrise comptable. La dépense serait un droit, la recette équilibrante, une question secondaire ou mal aimée. Donc, faute de maîtrise de la chose, le politique laisse de plus en plus la main à l’administratif. Un transfert de responsabilité tout aussi logique qu’il est regrettable.

Nous sommes en France. Une nation où l’on cultive volontiers l’art du paradoxe. Une demande politique et sociale constamment plus forte avec un reflux permanent ou presque d’acceptation de la responsabilité économique allant de pair. Après tout, que ce soit assurés sociaux, médecins, hôpitaux ou Ocam n’existe-t-il pas un réflexe national de demander à l’État d’agir à chaque fois qu’un défi se présente ? Doit-on alors s’étonner de la place prépondérante prise par la DSS dans le paysage de notre protection sociale ? De même, si la demande sociale est naturellement inextinguible, l’économie des moyens est toujours le fruit de la rareté. Il faut alors trouver un gendarme du binôme recettes-dépenses. Une tâche ingrate évidemment qu’assume cette direction. Ne serait-ce que pour canaliser l’imbroglio de la société, ses excès, ses errements, ses exigences aussi parce que le progrès reste légitime. On pourra aussi lui reprocher son dévorant appétit réglementaire. Désormais, le code de la Sécurité sociale dépasse les 3 500 pages. Gargantuesque !
On ne le saura jamais, mais il est fort probable que les esprits fondateurs de notre chère Sécu seraient désarçonnés de l’importance prise par les instances veillant sur celle-ci. Mais, n’en sommes-nous pas les premiers responsables ?

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