dans LIBRES PROPOS & ÉDITOS

Les 20 et 27 juin verra les français voter pour les régionales et départementales. En temps normal, cette séquence donnerait lieu à des débats solides sur les missions de nos collectivités notamment sur les questions sociales et de santé, vu le contexte.

Des sujets qui croisent désormais une forte attente tant de nos concitoyens que de leurs élus. Remember le Grand Débat national. Or, ces questions sont plutôt reléguées au second plan derrière l’insécurité, les relations entre le binôme police-justice voire le terrorisme. Des enjeux très sérieux au demeurant mais qui n’entrent aucunement dans les compétences de nos élus locaux.
La crise sanitaire a vu, dans l’ensemble, nos acteurs territoriaux faire preuve d’imagination, d’initiatives judicieuses pour parer aux carences de l’État ou tout simplement agir avec bon sens et pragmatisme. Un acquis qui ne doit pas s’estomper dans le temps. C’est ainsi que les collectivités s’engagent davantage sur les investissements sanitaires (en ville et à l’hôpital) et sur le médico-social. Ou encore dans le champ des équipements de protection individuelle au titre de l’urgence. Une intervention salvatrice dans bon nombre de territoires, péri-urbains et ruraux en tête. Bref, un fourmillement d’idées, d’initiatives, souvent bien vues et bienvenues.
A hauteur des potentiels de nos « provinces », l’exécutif répond par la loi dite « 4-D ». Certes un progrès, mais encore timoré. La France d’un véritable partenariat entre Paris et les territoires se fait toujours attendre. Car au-delà de mesures à portée symbolique, tel que l’instauration d’une co-présidence des ARS entre le préfet de région et le président de région, c’est toute une conception politique de l’avenir du pays qui devrait se préfigurer. A comparer les capacités de nos élus avec celles de leurs homologues européens, on a le sentiment de ne pas agir dans la même catégorie. Pas de quoi être fier…

La France est toujours en quête d’une sorte de pacification idéologique. Pour l’obtenir, il n’existe pas de meilleur médicament que le partage des responsabilités. Une alternative qui ferait passer nos élus territoriaux du statut de quémandeurs envers Paris, tel que le système actuel l’impose, à celui de co-pilotes. Cela ne réglera pas tous nos maux, mais cela permettrait à notre modèle démocratique de respirer davantage. Et dans le climat actuel, pourrait-on vraiment se passer d’une telle prescription ?

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