La Fondation de l’Avenir fête ses 30 ans cette année, quelles sont ses plus belles réussites ?
Cet anniversaire marque une étape pour la Fondation et nous profitons de cette occasion pour faire un exercice de synthèse et de mise en perspective. Nous avons au cours de ces 30 dernières années accompagné de nombreux projets porteurs d’innovation et de progrès médical. Dès sa création, la Fondation a, par exemple, fait le pari de la chirurgie à corps fermé moins invasive pour le patient. Ce n’était pas la norme dans les années 80.
Dès nos premiers pas, les premières réussites qu’ont constituées les découvertes de la destruction de calculs rénaux par ultrason et la stimulation cérébrale profonde pour le traitement des symptômes de la maladie de Parkinson nous auront permis de valider notre ambition initiale qui était de permettre à des professionnels de santé d’accéder à de nouvelles techniques et pratiques dans le but d’en faire profiter l’ensemble des patients. Désormais, nous nous évertuons à élargir notre champ de recherche, au-delà de notre ADN chirurgical, pour accompagner les progrès technologiques et les nouveaux modèles de prise en charge des patients.
Nous avons une fonction d’éclaireur pour les mutuelles. Etant en phase avec les équipes de chercheurs, nous essayons de trouver des pistes sur ce que va être le progrès médical, la médecine de demain en somme
Quelles sont vos perspectives ?
Nous sommes dans une période clé où plusieurs leviers sont à prendre en compte. D’abord, nous avons changé d’échelle. La recherche se fait désormais à l’échelon international ce qui constitue un vrai sujet pour nous car nous n’avons pas encore franchi ce pas. Nous allons devoir le faire, c’est la suite logique de notre mouvement. La deuxième tendance auxquelles nous n’échappons pas est le bouleversement produit par l’utilisation des Big Data et de l’intelligence artificielle. Par delà le potentiel incroyable que cela comporte en termes de progrès technique, il faut prendre en compte que le rapport du patient à sa maladie va changer. Demain qu’est-ce qui empêchera des patients qui se seront appropriés leurs données de santé et qui auront une pathologie commune de s’organiser pour pouvoir constituer une puissance de frappe financière pour déterminer les projets de recherche qui leur semblent intéressant et qu’ils auront directement financés ? Cela pose des questions pour la recherche médicale étatique mais aussi et surtout pour des modèles comme le nôtre. Nous devrons donc trouver le positionnement juste en nous modulant et en nous adaptant pour accompagner l’innovation de proximité centrée sur le patient et son entourage.
Comment travaillez-vous avec les acteurs mutualistes ?
Nous avons une fonction d’éclaireur pour les mutuelles. Etant en phase avec les équipes de chercheurs, nous essayons de trouver des pistes sur ce que va être le progrès médical, la médecine de demain en somme. Les mutuelles de Livre 2 sont particulièrement attentives à cela car elles devront forcément adapter leurs garanties et les prises en charge financières découlant de ces avancées. Pour le Livre 3, il est évident que nous pouvons les accompagner en terme d’expérimentation pour que leurs patients puissent bénéficier des avancées médicales dans les meilleures conditions possibles. L’enjeu de l’innovation et de sa transposition dans les établissements est tout aussi stratégique pour eux que pour nous.