Alors que le gouvernement a ouvert la voie à la création d’une cinquième branche de Sécurité sociale affectée à la perte d’autonomie, la Drees vient de publier les résultats de son baromètre d’opinion sur cette problématique, après une enquête conduite en 2018.
Les deux-tiers de la population pensent ainsi sur le financement de la dépendance doit relever de l’Etat et des pouvoirs publics, une « proportion relativement stable » depuis 2014. A l’inverse, un tiers des Français considèrent que cette prise en charge relève des enfants, des familles ou des personnes âgées elles-mêmes via l’épargne ou l’assurance privée (respectivement 25% et 11%). En 2014, le coût financier de la perte d’autonomie était estimé à près de 30 Mds, dont 80 % pris en charge par les pouvoirs publics.
Les plus modestes sont « plus souvent enclins à penser que la prise en charge financière des personnes âgées en perte d’autonomie revient d’abord aux pouvoirs publics ». Ainsi 7 Français sur 10 parmi les 20% des ménages dont le niveau de vie est le plus faible partagent cet avis, contre « à peine plus de la moitié » de ceux faisant partie des 20% les plus aisés.
Les personnes bénéficiant de moyens financiers plus importants sont également plus nombreuses à être prêtes à épargner davantage en vue d’anticiper une éventuelle situation de dépendance. Cette opinion est partagée par plus de la moitié de l’ensemble de la population (53%). « La proportion de ceux qui se déclarent prêts à épargner davantage pour anticiper une situation de perte d’autonomie a toutefois diminué depuis 2014 ».
En se référant à d’autres études, la Drees rappelle que la souscription de garanties auprès de mutuelles ou d’assureurs est citée comme la deuxième voie de financement (derrière le budget de l’Etat et la CSG). Mais si cette solution est soulevée par plus de la moitié des personnes interrogées, elle représente moins de 3% des dépenses liées à la perte d’autonomie (et moins de 1% des cotisations et prestations versées selon une publication de 2016).
Autre enseignement, un tiers des répondants sont favorables à la création d’une cotisation obligatoire pour tous permettant de financer ce risque. Pour un cinquième, elle ne devrait être obligatoire qu’à partir d’un certain âge. Et près de la moitié de la population plaide pour une contribution facultative. Seuls trois Français sur dix, souhaitent une prise en charge publique universelle de la perte d’autonomie (+8 points entre 2006 et 2017), tandis que sept sur dix souhaitent une aide financière réservée aux plus modestes.