L’Igas a publié ce mois-ci son rapport relatif à la qualité de l’accueil et à la prévention de la maltraitance dans les crèches.
L’inspection générale avait été saisie à la suite du décès d’un jeune enfant au sein d’un de ces établissements en juin dernier. «La protection des personnes vulnérables, de la petite enfance au grand âge, est un fil rouge de mon action. Commander ce rapport a été ma première décision de ministre et donner suite à ses enseignements mobilisera toute mon énergie dans les semaines et les mois à venir», souligne Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités.
Pendant quatre mois, la mission a auditionné plus de 300 personnes (professionnels, fédérations, autorités, chercheurs…), visité 36 crèches dans huit départements et analysé les réponses à des questionnaires adressés aux parents, directeurs et professionnels des établissements.
Ces travaux relèvent l’hétérogénéité très importante en matière de qualité d’accueil mais aussi d’intégration des connaissances sur le jeune enfant. De même, «la formation des professionnels et la capacité générale à répondre aux besoins des enfants sont disparates, et conduisent à de graves inégalités entre les territoires», relève la mission. Elle pointe également la pénurie des professionnels qui «constitue un facteur aggravant autant qu’un symptôme». En matière de maltraitance «les zones de risque et les faits remontés sont identiques à ceux que l’on constate dans tout accueil de personnes vulnérables et dépendantes : négligence du fait de contraintes de l’organisation qui priment les besoins de la personne accueillie, non-respect des rythmes individuels, dévalorisation, humiliation, forçage, violence verbale et physique». L’Igas appelle par ailleurs à un véritable «changement culturel» en vue de la création d’un Service public de la petite enfance, promis par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.
Dans ce cadre, Jean-Christophe Combe a demandé à ses services d’instruire les 38 recommandations du rapport. Il invite également toutes les parties-prenantes (représentants des collectivités locales, de la branche Famille de la Sécurité sociale, des professionnels, des gestionnaires et des familles) «à travailler en profondeur» sur différents axes : «intégration plus forte des connaissances scientifiques sur le développement et les besoins du jeune enfant dans le contenu et l’organisation des formations initiales et continues des métiers de la petite enfance, en lien étroit avec le monde de la recherche» ; «amélioration substantielle des standards de qualité» ; «contenu, fréquence, et coordination des contrôles exercés par l’ensemble des autorités compétentes en matière de petite enfance (…) en lien étroit avec les conseils départementaux» ; et enfin accélération des travaux conduits avec le comité de filière Petite enfance pour lutter contre les pénuries de personnels.