«Si le vaccin est efficace et sûr et que nous avons toutes les autorisations requises», la vaccination contre la Covid-19 pourrait commencer «au début de l’année 2021» en France, a souligné hier matin Olivier Véran sur RMC.
Les déclarations du ministre de la Santé interviennent après l’annonce de résultats prometteurs par Pfizer, la semaine dernière, suivi par Moderna ce lundi.
Toutefois, même dans le contexte actuel, la défiance des Français envers la vaccination reste élevée. Ainsi, 24 % de la population n’accepteraient «probablement pas» de se faire vacciner et 19 % «certainement pas» (soit 43%), selon les données Ipsos citées dans étude publiée hier par la Fondation Jean Jaurès, conduite par Antoine Bristielle, professeur agrégé en Sciences sociales.
Ces travaux se penchent sur ces anti-vaccins et s’interroge sur les «raisons structurelles et conjoncturelle» de ce manque de confiance. L’influence de l’âge est déterminante, les plus jeunes sont ainsi les plus opposés à cette injection.
Parmi les principaux arguments : des doutes sur l’efficacité du vaccin (63%) et la crainte des effets indésirables (46%). Les femmes sont plus inquiètes concernant d’éventuelles conséquences nocives, et plus nombreuses à refuser cette pratique (50% d’entre elles) par rapport aux hommes (35%). La catégorie socioprofessionnelle et le niveau d’éducation sont sans impact, mais des différences s’observent en fonction du positionnement politique. «A âge, niveau de diplôme et catégorie socioprofessionnelle similaires, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen, de François Asselineau et de Nicolas Dupont-Aignan sont beaucoup plus anti-vaccins que les autres électeurs», relève l’étude. Elle rappelle également le lien entre défiance envers les institutions politiques et les institutions scientifiques, chargées en l’occurrence de promouvoir la vaccination.
Photo : Martina Baci /Cocktail Santé