La Cour des comptes vient de publier un rapport consacré à la prise en charge médicale des personnes âgées en Ehpad. Cette enquête a été réalisée après une demande de la commission des Affaires sociales du Sénat, à partir du contrôle de 57 établissements et de l’examen des politiques et actions menées par les pouvoirs publics.
Alors que le nombre de personnes âgées dépendantes pourrait atteindre 4 millions à horizon 2050 (contre 2,5 millions en 2015), la Cour appelle à mieux appréhender l’évolution des affections liées à la dépendance «pour anticiper les besoins futurs et concevoir des plans à la hauteur des enjeux)». Elle préconise de nouveau de mieux intégrer les Ehpad dans les territoires et de renforcer la prise en charge médicale dans ces établissements et la démarche qualité.
Les sages de la rue Cambon relèvent notamment les «manques persistants de personnels qualifiés», l’insuffisance d’effectifs disponibles impliquant des difficultés à assurer l’accompagnement dans les soins. Au-delà du taux d’encadrement, qui demeure trop faible, ils invitent à revoir l’organisation du travail et la répartition des tâches, mais aussi à renforcer la qualification et la formation des personnels (en particulier les aides-soignants). «La fonction médicale apparaît particulièrement en difficulté. Dans la moitié des Ehpad, soit il n’y a pas de médecin coordonnateur, soit le nombre d’heures effectuées est insuffisant», ajoute la Cour. Les lacunes en matière de prévention sont également pointées. En matière de financement, la nécessité de «simplification» et d’ «harmonisation territoriale» est soulignée. Les magistrats veulent également transformer les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) en «outils de planification stratégique dotés de moyens financiers pluriannuels». Plus largement, ils recommandent de faire des Ehpad des «centres de ressources» dans les territoires en vue d’une meilleure articulation avec le domicile. De même, une meilleure structuration des filières gériatriques est de nouveau préconisée.