Le déficit de la Sécurité sociale devrait se creuser de nouveau en 2019, selon le dernier rapport de la Commission des comptes.
Le solde de la « Sécu » atteindrait ainsi -1,7 Md €, soit une dégradation de 1,8 Mds € par rapport aux prévisions de la LFSS 2019. Cette situation résulte notamment de recettes plus faibles qu’attendu, affectant principalement le régime général, en particulier les branche vieillesse et famille . La croissance de la masse salariale apparaît « légèrement inférieure à la prévision initiale » (2,9% contre 3,5%). Dans le détail, le régime général serait excédentaire à +0,4 Md €, avec un solde positif pour deux branches : les AT-MP à + 1,2 Md et la famille à + 0,8 Md. En revanche, la maladie et la vieillesse connaissent une aggravation de leur déficit respectivement à -0,9 Md et -0,7 Md €. Le FSV, se creuserait à -1,7 Md.
S’il n’était pas compensé par l’Etat, ce déficit pourrait encore s’aggraver jusqu’à -4,4 Mds € sous le coup des mesures annoncées fin 2018 pour répondre à la crise des gilets jaunes : avancement au 1er janvier 2019 de l’exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires initialement prévue au 1er septembre 2019 ; réduction de 1,7 point du taux de CSG sur les petites retraites ; l’exonération de cotisations sociales, de CSG et de CRDS sur les primes exceptionnelles. Le coût des deux premières mesures est estimé à, respectivement, 1,2 Md€ et 1,5 Md€.
Dès lors, « la trajectoire de retour à l’équilibre de la Sécurité sociale pourrait être remise en cause ».
Il s’agit d’un rapport intermédiaire. La dernière réunion de la commission avant le PLFSS 2020 se tiendra en septembre prochain.
Décryptage : Une Sécurité sociale en déficit permanent est profondément une mauvaise idée. En optant pour cette voie, le gouvernement ne crée plus de lien entre la population et la Sécurité sociale, cantonnant cette dernière au rôle d’un simple instrument de collecte et de redistribution…