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A l’occasion du déplacement officiel de la famille royale danoise en France, un colloque d’échanges entre décideurs français et danois s’est tenu hier à Paris un colloque organisé par l’Ambassade du Danemark à Paris avec le soutien institutionnel de l’Alliance franco-danoise de santé. Au programme : la mise en parallèle des ambitions du projet gouvernemental « Ma Santé 2022 » avec le bilan des réformes menés par les autorités danoises de réorganisation de l’offre de soins entamée il y a près de 10 ans.

Particularité de cet événement, les travaux d’échanges ont été d’abord introduits par la princesse Mary du Danemark  et par Valérie Pécresse, présidente de la région d’Ile de France qui a profité de l’occasion qui lui était donnée pour rappeler que l’une des explications de la réussite danoise reposait sur la capacité de ces gouvernants à « décentraliser » l’organisation de l’écosystème sanitaire afin de donner « plus de capacité et plus de responsabilités aux élus de proximité » pour mettre en place les réponses locales adéquates face aux attentes des patients.

Deux grandes thématiques ont pu être abordées au cours de cette matinée : l’une portant sur l’organisation et l’articulation des soins sur le terrain et l’autre sur l’usage du numérique.

La séquence offre de soins a repris, pour sa partie danoise, l’ensemble des éléments clefs de la réforme systémique mis en place depuis le milieu des années 2000 : mettre le patient au centre du système, repenser les prises en charge ville/hôpital, investissements conséquents dans de nouveaux « super hôpitaux » spécialisés en parallèle d’une rationalisation du parc existant, régionalisation du pilotage du système et enfin accorder plus de place aux potentiels engendrés par les outils numériques.

Témoin de ce changement, le directeur médical du CHU d’Odense, Peder Jest, a ainsi pu présenter, par exemple, comment dans son quotidien il se coordonne avec les médecins de ville pour la prise en charge des patients atteints de pathologie chronique. Le député LREM, et rapporteur de la loi de transformation de santé, Thomas Mesnier a pour sa part exprimé que le modèle danois devait être une source d’inspiration car il réussi le tour de force de « faire bouger les lignes » tout en embarquant « l’ensemble des acteurs de la chaîne de soins. »

Sur le volet numérique, Mme Nanna Skovgaard (directrice IT du ministère de la santé danoise) et Mr Palle Mark Christensen (médecin généraliste) ont présenté l’ensemble des dispositifs et logiciels mis à disposition des professionnels de santé et des patients. Deux mots d’ordre « interopérabilité » des outils et « simplicité » d’utilisation. L’Assurance maladie par l’intermédiaire d’Annika Dinis (directrice du programme téléservices pour les professionnels de santé) a pour sa part appuyé sur la nécessité de réussir le déploiement du dossier médical partagé afin d’améliorer le partage d’information entre le patient et les soignants.

En conclusion du colloque, Cédric Arcos, DGA de la région Ile de France a tenu à rappeler que la réforme en profondeur du système français est “possible” mais qu’il est nécessaire que celle-ci se fasse en “mobilisant les territoires” et en “recréant du lien entre l’ensemble des acteurs”.


En photo : Nanna Skovgaard, directrice IT du ministère de la santé danoise – Crédit : Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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