L’Institut national du cancer (INCa), en partenariat avec Santé publique France, vient de dévoiler les résultats du 4e Baromètre cancer. Réalisé tous les 5 ans, cet outil permet d’appréhender les attitudes et les comportements de la population face au cancer.
Envisagé comme un «outil de pilotage des politiques de prévention», il permet également de construire des actions différenciées pour les populations spécifiques. En 2018, 3,8 millions de personnes vivaient avec ou après avoir eu un cancer, en France métropolitaine. Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chez les adultes est estimé à 382 000 par an. Ces maladies touchent davantage les hommes (54 %), avec une incidence plus élevée pour la prostate, le poumon et le côlon-rectum. Chez la femme, les cancers du sein, du côlon-rectum et du poumon demeurent les plus fréquents. Ces pathologies restent la première cause de mortalité globale comme prématurée.
Les deux tiers des personnes interrogées (67,7%) pensent courir un risque de cancer, une perception en baisse par rapport à 2015 (70,8%). Et 42% considèrent avoir été exposées à des nuisances favorisant l’apparition de cancers au cours de leur activité professionnelle, contre 39,1 % en 2015. L’alcool apparaît également plus systématiquement identifé comme un facteur de risque (91,9% vs 78,4% en 2015). Si la majorité des répondants (67,7%) déclare avoir un bon niveau d’information sur les risques, une partie d’entre eux «partage le sentiment qu’il y a tellement de recommandations sur le cancer qu’il est difficile de savoir lesquelles suivre» (56,1 %).
Plus globalement, les résultats démontrent «une forme de mise à distance du risque individuel en fonction de son propre comportement». Pour le tabac, premier facteur de risque évitable, 1 fumeur sur 2 place au moins un des seuils de dangerosité (nombre de cigarettes fumées quotidiennement ou d’années de tabagisme) au-dessus de sa propre consommation.
Les différences de perceptions, de croyances et d’attitudes en fonction du niveau de diplôme et des revenus se confirment. Les personnes ayant fait moins d’études sont ainsi moins nombreuses à percevoir les risques liés au tabac. De même, les femmes aux revenus les plus faibles, déclarent moins participer au dépistage du cancer du col de l’utérus.