Dans le cadre de la présentation de son nouvel outil de cartographie interactive des pathologies et des dépenses de santé, Data Pathologies, l’Assurance Maladie a présenté les données de l’exercice 2020. Une année marquée par la Covid-19.
À l’instar des autres régimes de Sécurité sociale, la CNAM lance dès aujourd’hui son outil d’open data dénommé Data Pathologies. Présenté sous forme de cartographie interactive, ce dispositif permet à l’ensemble des professionnels de santé et des usagers d’accéder à l’ensemble des informations relatives aux poids des différentes pathologies en termes de patients concernés, leur coût pour l’ensemble des régimes obligatoires, ainsi que leur répartition territoriale (à l’échelle nationale, régionale ou départementale).
Soit une vue d’ensemble de «l’Ondam médicalisé», comme le précisait Thomas Fatome, DG de la CNAM, lors de la présentation de l’outil à la presse. Pour ce lancement, les données couvrant la période 2015-2020 sont mises à disposition par l’Assurance Maladie. Celles-ci sont également téléchargeables.
En marge de cette présentation, l’Assurance Maladie a également apporté un éclairage sur les données de l’année 2020. Un exercice qui aura été marqué par la crise sanitaire et ses différentes phases de confinement qui ont impacté l’accès aux soins des usagers. D’un point de vue des principaux enseignements tirés de cet exercice, on notera que l’AMO aura pris en charge 168,1 Mds € pour 66,3 millions d’usagers. Les 2/3 tiers de ces dépenses ont été consacrés à des actes liés à des pathologies chroniques (104 Mds €) pour 24 millions de personnes couvertes. Premier poste dans ce champ, la santé mentale (23,3 Mds €) suivie de la prise en charge des cancers (21,2 Mds €). Autre poste conséquent dans les dépenses, celui des hospitalisations ponctuelles avec 33,4 Mds € pour 8,2 millions d’usagers. On notera par ailleurs, en termes de dynamique sur la période 2015-2020, que les effectifs de personnes souffrant de diabètes et de maladies cardio-vasculaires ont fortement gonflé avec des hausses respectives de 12,2 % (+ 440 000 personnes) et de 11,4 % (+ 540 000 personnes).
Sur le champ ciblé de la Covid, les données permettent d’obtenir une «photo plus complète». Ainsi, près de 200 000 personnes ont effectué un séjour hospitalier du fait de la Covid dont 42 000 avec un passage en soins critiques. Au total, près de 16 Mds € de dépenses sont directement imputables à la crise sanitaire dont 90 % dus aux hospitalisations. Cela représente un coût moyen de 7 800 € par patient soit 28 % de plus qu’un patient atteint d’un cancer. En parallèle, on notera également que 2020 aura été marquée par un recul des hospitalisations spontanées tant en volume (-1,2 million de patients) qu’en valeur (- 4 Mds €). En sus, conséquence directe de la diminution des dépistages (exemple : baisse de 14 % des mammographies) due principalement aux multiples confinements, les effectifs de patients atteints d’un cancer colorectal, du sein et des poumons sont tous à la baisse.
