La question de l’introduction d’une dimension paramétrique dans la réforme des retraites décrite hier midi par Edouard Philippe fait débat. Puisque la CFDT en a fait une ligne rouge de rupture avec l’exécutif.
Une posture plus politique qu’économique en fait. Laurent Berger veut éviter à tout prix de réitérer la situation de Nicole Notat de 2003, lors du débat sur la réforme Fillon. On peut le comprendre. Mais sur le fond des choses, aucun système de retraite ne saurait durablement fonctionner sans équilibre comptable. La question de l’introduction d’un point d’équilibre financier du régime fut-il universel est donc incontournable. Qu’il soit exprimé en âge de référence, en durée de cotisation (elle existe aussi pour les actuels régimes en points), en valeur du point, en taux de cotisation (y compris en taux d’appel), bref l’évidence comptable est toujours là ! Ignorer cela consiste à professer une réforme de principe sans données économiques sérieuses.
La seule question posée par les annonces du Premier ministre est celle de l’opportunité du calendrier consistant à lier la réforme systémique au retour programmé rapide à l’équilibre pérenne du régime des pensions. Donc une question temporelle, pas de principe.
Peut-on imaginer la mise en place d’un régime universel en points en perpétuel déficit, en pleine dérive financière ? Drôle de mandat confié aux partenaires sociaux, gestionnaires du futur système, contraints de redresser une situation de crise financière récurrente…