«L’objectif est que toutes les crèches puissent accueillir des enfants en situation de handicap. C’est d’ailleurs pour ça qu’on finance plus et mieux les crèches qui permettent cet accueil», a souligné la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, sur France Bleu en fin de semaine dernière.
Interrogée en marge d’un déplacement dans une crèche inclusive à Dijon, la ministre a notamment souligné des enjeux de formation pour le secteur de la petite enfance, et rappelé que des revalorisations de ces métiers interviendront, à partir de janvier prochain. Et d’ajouter : «je crois qu’il y a une volonté de plus en plus forte, quels que soient les groupes de crèche, qu’ils soient associatifs, privés, publics, municipaux, d’accueillir des enfants en situation de handicap» a-t-elle ajouté. En outre, elle a évoqué des besoins éventuels de personnels supplémentaires «en fonction des types de handicap», impliquant une meilleure rémunération, et un soutien concret aux structures assurant cet accueil.
Selon les dernières données publiées par la Drees, les bénéficiaires de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEE) âgés de moins de 3 ans (soit 0,3% de cette classe d’âge) sont beaucoup plus fréquemment gardés par leurs parents à titre principal, c’est-à-dire la majeure partie du temps en journée et en semaine.
Comparativement aux autres enfants de moins de 3 ans, la garde parentale est moins souvent assurée de façon exclusive (30 % contre 34 %). Autrement dit, les parents d’enfants bénéficiaires de l’AEEH recourent plus fréquemment à des modes de garde complémentaires (trois cas sur cinq) que les autres parents (deux cas sur cinq). «La garde parentale s’exerce néanmoins en moyenne sur des temps plus longs pour les enfants bénéficiaires de l’AEEH que pour les autres enfants d’âge comparable», relève la Drees.
L’accueil dans une structure collective au moins une fois dans la semaine est «aussi répandu» pour les bénéficiaires de l’AEEH que pour les autres moins de 3 ans, mais moins souvent à titre principal (13 % contre 18 %). En revanche, l’accueil individuel chez une assistante maternelle apparaît nettement moins fréquent (16 % contre 29%) surtout à titre principal (6 % contre 20 %). Mais le temps passé en crèche ou chez une assistante maternelle «est en moyenne toujours plus court que celui des autres enfants», souligne le service statistique des ministères sociaux.