dans POLITIQUE DE SANTÉ

Saisie par le ministre de la Santé, Olivier Véran, en octobre dernier, l’IGAS vient de remettre son rapport sur l’accès direct des patients aux soins des masso-kinésithérapie

Pour rappel, la LFSS 2022 prévoit une expérimentation de ce dispositif, pour les professionnels de santé exerçant en structures d’exercice coordonné, pour trois ans et dans six départements

Début 2020, 90 315 kinésithérapeutes sont inscrits à l’Ordre. «Le nombre de masseurs-kinésithérapeutes a fortement augmenté du fait du relèvement des quotas d’admission en instituts de formation et de l’importante hausse du nombre de diplômés à l’étranger», souligne l’Inspection générale. La densité nationale moyenne a ainsi «continûment progressé au cours des dernières années» pour atteindre 135 professionnels pour 100 000 habitants. Par ailleurs, la mission souligné que «la réingénierie de la formation» et «l’universitarisation des études» peuvent rendre légitime «un nouveau positionnement dans l’offre de soins».

Revenant sur l’expérience d’accès direct à ces professionnels à l’étranger, elle souligne notamment un impact favorable en matière de délai d’accès aux soins, une moindre dépense au cours du parcours de soins qui «pourrait être induite par des prescriptions médicamenteuses et radiologiques moins fréquentes», un faible taux de retour vers les services d’urgence ou les médecins spécialistes, ainsi que des arrêts de travail moins fréquents et de plus courtes durées. Pas d’impact en revanche sur le temps médical.

L’IGAS formule 18 recommandations, dans le cadre de l’expérimentation prévue. Elle préconise notamment de saisir la HAS concernant le champ d’activité (profils de patients, types de pathologies) pouvant faire l’objet des soins en accès direct, et d’engager des discussions avec l’Uncam sur la prise en charge financière. Parmi les autres pistes : la mise en place d’une formation «axée sur le développement et/ou la validation des compétences pour un fonctionnement en autonomie des masseurs-kinésithérapeutes» ou encore outiller les professionnels (plate-forme de ressources en ligne, etc. La possibilité d’un «mentorat» pour les ceux qui souhaiteraient un accompagnement avant de pratiquer seuls l’accès direct devra être envisagée. La mission préconise également une communication large sur cette expérimentation dans les territoires concernés, pour les patients comme les professionnels de santé et de mettre en place avant son lancement «des modalités et circuits de financement simples et traçables». Elle avance également une série de recommandations portant sur l’évaluation du dispositif.


Photo : Philippe Chagnon / Cocktail Santé
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