Le verdict est tombé ! Annick Morel a présenté sa proposition de règlement arbitral sur le différend Cnam-syndicats de médecins libéraux que notre ministre de la Santé s’est empressé de valider dans la foulée.
Qu’en retenir ? Outre le retour logique à la case départ sur la partie revalorisation des consultations de base, le contrat d’engagement territorial est enterré. Peut-être définitivement d’ailleurs. Une forme de désaveu pour une mesure structurelle initialement soutenue par la Cnam et François Braun et qui aura davantage pêché par sa lourdeur et complexité technique plutôt que par sa portée stratégique. En dehors de cela ? Pas grand-chose pour un arbitrage qui n’a d’autre vocation que de faire office de transition entre deux conventions. Tout du moins théoriquement.
Alors que faire désormais ? L’Assurance Maladie doit relancer les travaux conventionnels dès que possible. Sa raison d’être et, celle des organisations de médecins, demeure la politique conventionnelle. Personne ne sortira gagnant d’une situation de blocage qui perdurerait. L’épisode des retraites nous rappelle en cela que si le manque de dialogue social génère de la crispation, l’absence de co-construction entre pouvoirs publics et acteurs de santé est tout autant contre-productive. Alors, si nous pouvons entendre que les positions des syndicats médicaux peuvent parfois interpeller, ils demeurent toutefois légitimes pour interpeller les pouvoirs publics. L’Assurance Maladie n’a-t-elle d’autres choix que de les faire revenir à la table des négociations ? Après tout n’a-t-elle pas un devoir d’action au titre d’acteur d’intérêt général dans la société ? Qui plus est quand l’exécutif fixe l’ambitieux cap de trouver un médecin traitant pour les près de 700 000 patients en ALD qui en sont dépourvus et, de désengorger définitivement les services d’urgence d’ici un an et demi.
Peut-on penser qu’il est possible de surmonter ces immenses défis sans embarquer massivement la profession autour d’une feuille de route solide et partagée ?
L’attente de résultats concrets exige des différentes parties qu’elles fassent preuve de responsabilité et d’engagement. Alors, rencontrez-vous, dialoguez, mais surtout avancez !