dans PRÉVOYANCE

Une table-ronde organisée par l’Association des Journalistes de l’Information Sociale (Ajis) a permis de dresser un point d’étape sur le 100% santé.

Le directeur de la Sécurité sociale (DSS), Franck Von Lennep a présenté les chiffres portant sur l’année 2020, tout en rappelant l’impact de la Covid-19 sur la consommation générale des soins. Satisfecit sur le dentaire, alors que le panier 100% santé représente 53% des actes réalisés et celui avec reste à charge (RAC) modéré 21%. Le bilan est en revanche plus mitigé en optique avec 14% des verres et 12% des montures en 100% santé. Et pour l’audioprothèse, environ 11,5% des équipements provenaient de ce panier. Toutefois, la réforme n’étant pas applicable l’année dernière ce chiffre ne représente pas l’évolution attendue pour 2021. Par ailleurs, un effet report a pu être observé sur les derniers mois de 2020.
«Cette réforme ne vise pas uniquement les plus précaires, tous les assurés ont droit au 100% santé», a rappelé Julie Pougheon, directrice de l’offre de soins à la Cnam. Pour l’optique, le «RAC zéro» a toutefois profité en premier lieu aux personnes couvertes par la Complémentaire santé solidaire (CSS, remplaçant la CMU-C et l’ACS), qui représentent 64% de l’ensemble des patients ayant opté pour des lunettes intégrées dans ce panier. En dentaire, elles constituent la moitié des bénéficiaires.
Pour s’assurer que les offres 100% santé sont bien proposées et les obligations de communication remplies, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) conduit depuis fin décembre une enquête dans plus d’une centaine de points de vente pour l’optique et l’audioprothèse. Le DSS a par ailleurs indiqué qu’une enquête qualité sera prochainement conduite auprès des patients. De son côté, Marie-Annick Lambert, de France Assos Santé, a évoqué des «pratiques de dénigrement du 100% santé de la part de certains opticiens, assimilé à une offre bas de gamme».
«Il faut que l’ensemble des patients aient une vraie liberté de choix, pour la Mutualité Française il s’agit d’un vrai point de vigilance», a renchéri Albert Lautman. Dans les réseaux de soins mutualistes, les lunettes 100% santé représentent environ 20% des ventes. «Quand l’offre est mise en avant, elle trouve son public au-delà des bénéficiaires de la CSS», poursuit le DG de la Mutualité Française. Il souligne par ailleurs la nécessité pour l’AMO et les complémentaires «de travailler ensemble pour faire de la pédagogie sur le 100% santé».
Sujet sous-jacent, le tiers payant généralisé, qui devra être obligatoirement proposé pour le panier 100% santé dès l’année prochain conformément à la LFSS 2021. Pour Franck Von Lennep ce chantier «est d’abord un sujet entre les professionnels et les complémentaires». Il a souligné toutefois que la direction de la Sécurité sociale ferait un bilan de l’application. «La Mutualité Française est très favorable au tiers payant», a rappelé Albert Lautman. L’outil mis en place par les complémentaires pour les médecins est en train d’être développé pour le volet dentaire. Une priorité définie compte tenu du renoncement aux soins important sur ce poste, mais aussi du fort taux d’avance de frais déjà pratiqué en optique.
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