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Fin 2018, les 6,6 millions de bénéficiaires de revenus minima garantis étaient moins couverts par une complémentaire santé (87 %) que l’ensemble de la population (96 %), rappelle une étude de la Drees publiée hier.

La couverture des populations les plus modestes apparaît moindre malgré l’existence de dispositifs spécifiques : la CMU-C et l’ACS, depuis remplacées par la Complémentaire santé solidaire (CSS) avec ou sans participation. Les bénéficiaires de minima sociaux étaient par ailleurs moins nombreux à être protégés par une complémentaire que ceux percevant la prime d’activité (83% contre 92%), «en partie parce qu’un certain nombre de ces derniers ont une complémentaire d’entreprise», relève la Drees.

La CMU-C couvrait 67% des bénéficiaires du RSA à fin 2018. Pour les autres revenus minima garantis, ce taux s’étalait de 11% pour l’AAH, 14% pour le minimum vieillesse, 19% pour la prime d’activité à 30% pour l’ASS. Des résultats en lien avec les plafonds de ressources, et compte tenu de l’éligibilité automatique des bénéficiaires du RSA, la proportion des allocataires couverts «peut sembler faible». Alors que cette situation est expliquée par le non-recours, l’attribution automatique de la CSS lors de la demande de RSA, depuis le 1er janvier dernier, devrait permettre d’y remédier.

Parmi les bénéficiaires de ce minima social, 10% avaient connaissance de la CMU-C mais n’étaient pas couverts par celle-ci et n’avaient pas de demande en cours, à fin 2018. Principale raison évoquée : le fait d’avoir déjà une couverture santé (37%). En outre, 16% pensaient ne pas être éligibles en raison de revenus trop élevés. Concernant l’ACS, 25% des allocataires du minimum vieillesse et 13% de ceux de l’AAH avaient souscrit à une complémentaire par ce biais. Le taux de recours était estimé à 28%, le dispositif restant encore largement méconnu.

La part des bénéficiaires de revenus minima garantis ayant dû renoncer, pour des raisons financières, à des soins en 2018 était plus élevée que dans l’ensemble de la population, pour une consultation chez le médecin (18 % contre 5 %), comme pour des soins dentaires (29 % contre 17 %). Toutefois, cette part apparaissait plus basse pour les bénéficiaires de la CMU-C (11 % et 21 %), «peut-être en raison de l’opposabilité des tarifs», souligne la Drees.

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