Le verdict est tombé, et le nom sorti du chapeau par le tandem Macron/Borne en a surpris plus d’un. Oui, le Dr François Braun est passé en 72 h d’un poste de chef de file d’une mission portant sur l’organisation des soins non programmés à celui de ministre de la Santé et de la Prévention.
Cette promotion express est en réalité somme toute logique. L’heure n’est plus au débat et à l’analyse, mais à l’action. Le Président semble l’avoir intégré. En ce sens, le profil du désormais ancien patron du SAMU, et ex-chef des urgences du CHR Metz-Thionville coche bien des cases. Il sera par ailleurs soutenu dans sa mission par Agnès Firmin Le Bodo, pharmacienne de métier, qui aura la charge de l’organisation territoriale et des professions de santé. De l’action donc, mais aussi du terrain !
Alors, que souhaiter à ce nouvel attelage ministériel ? Tout d’abord du courage tant l’état que l’ambiance générale du secteur semblent moroses. Mais aussi, et surtout, de l’ambition. Car plus que jamais, il faut bouger les lignes. Et vite. Priorité numéro un : faire face au défi estival de manque d’effectifs soignants en appliquant dans les plus brefs délais l’ensemble des mesures préconisées dans la désormais fameuse mission « flash ». Celles-ci ont globalement fait l’unanimité chez les acteurs de ville et chez les hospitaliers. Le fait restant rare, il mérite d’être souligné…
Ensuite ? Pérenniser ce qui marchera, quitte à ce que cela remette en cause un certain nombre d’acquis ou de territoires d’intervention des uns et des autres. En cela, nous encourageons vivement nos nouveaux ministres à faire du prochain rendez-vous de la convention médicale un marqueur de cette ambition. Un moment de rupture où la question du devenir de l’organisation de la médecine de ville dépassera le seul cadre de la revalorisation du C. La recette est connue : il nous faut accélérer le changement en valorisant les exercices coordonnés dans les territoires et en mettant en pratique les potentialités des expérimentations article 51 qui démontrent sur le terrain que d’autres modèles, alliant qualité de prise en charge et pertinence économique, existent. En somme, oser une culture de l’action, de la transversalité de l’innovation, de l’expérimentation.